Nom du projet : 100% XL Filles
AMO Dynamo et la Maison de jeunes XL’J
Description et analyse d’une action de prévention sociale avec deux questions à instruire en conclusion.
Quel est le fait social concerné ?
Le sexisme
Quels sont les Groupes concernés ?
Les jeunes filles adolescentes Ixelloises.
Quelle description de la problématique peut être faite ?
Que cherche-t-on à prévenir ?
Les travailleuse.r.s de Dynamo AMO (antenne ixelloise) et ceux de la maison de jeunes Ixelles-jeunes font un constat commun que peu de filles adolescentes sont présentes dans les espaces publics et au sein des associations qui font des activités collectives avec les adolescent.e.s (AMO, MJ, activités des services de prévention,…).
Il est intéressant de noter que la mixité de genre est bien présente pour les moins de 12 ans mais s’étiole au fur et à mesure que les enfants deviennent adolescent.e.s.
Quel est le timing de l’action ?
→ Au départ, l’intention des travailleuse.r.s est de faire de la prévention éducative avec un groupe de jeunes filles.
La non-mixité du groupe était la porte d’entrée en offrant aux filles un espace où elles se sentent en sécurité, libres, légitimes et donc respectées.
Dans un premier temps, il s’agissait de proposer des activités collectives entre filles (jeunes et travailleuses sociales) afin de maintenir la présence de ces filles au sein de nos associations avec comme objectif de prévenir l’exclusion, la perte d’autonomie et le repli sur soi des adolescentes. Le groupe s’est rapidement agrandi et une excellente dynamique s’est mise en place. Ce sont petit à petit les jeunes filles qui ont proposé des activités (escalade, self-défenses, capoeira, visite de Namur, camp filles…).
→ La mise en avant par les jeunes filles de questions sociétales
Très vite, les langues se délient au sein du groupe, le besoin de parler et d’échanger, de s’exprimer est énorme. A la demande des adolescent.es., des groupes de paroles se créent avec des thématiques liées à leur statut de filles (harcèlement, consentement).
Des rencontres avec d’autres acteurs tels que des plannings familiaux sont organisées où sont abordées des questions liées au rapport au corps, à la sexualité, à la place des filles dans l’espace public, à l’excision, etc.
→ Passage à l’action
Les groupes de discussion ont permis de faire émerger chez les filles l’envie de passer à l’action grâce à un discours de plus en plus construit de leur part.
Quels sont les acteurs mobilisés et quelles relations seront construites entre eux ?
Quels sont les apports et retours espérés pour chacun d’eux ?
Les filles du groupe ont décidé ensemble d’occuper des lieux de collectivités (AMO, Club de sport, fêtes de quartiers, MJ) où elles avaient du mal à passer la porte et d’y laisser leur trace en réalisant par exemple une fresque engagée sur les murs de la MJ.
S’en suit une envie de rencontrer de nouvelles personnes, d’aller à la rencontre d’autres jeunes filles pour parler de leurs questionnements, de mobiliser d’autres acteurs socio-culturels, de rencontrer les autorités communales, de communiquer sur les réseaux sociaux, …
L’objectif ici étant d’amener à une prise de conscience et de permettre le développement du pouvoir
d’agir des adolescentes.
Quelle transformation sociale est souhaitée ?
La question de la mixité
Dans un premier temps, nous avons pris la décision de créer un groupe en non-mixité choisie dans le but de créer un espace bienveillant dans lequel elles ne se sentent pas jugées.
Dans un second temps, l’idée est de tendre vers une mixité autant dans l’espace public que lors des activités. La finalité serait que les filles se sentent à l’aise autant dans le groupe créé qu’en dehors.
La question de la mixité est centrale dans notre projet car c’est vers quoi nous voudrions tendre.
Cette expérience mène à la proposition de deux questions à instruire
- Le lien entre les actions de prévention éducative devraient-elle être un point de départ pour la mise en place de toute action de prévention sociale ?
- Quel degré d’implication et de participation des groupes cibles est visé dans de ce type d’action, la consultation est-elle suffisante ?