Projet: “Porte Voix“
Référent: Benoît Tielemans
AMO Mille Lieux de Vie de Huy
http://amo-millelieuxdevie.be/
Présentation: Comment donner réellement la parole aux jeunes et les inviter à devenir des “acteurs de prévention”? Nous avons mené un projet pilote qui ouvre sur des perspectives intéressantes et interpellantes et qui permet surtout de redonner du sens aux parcours scolaires de jeunes issus de tous milieux. Il s’agit à présent de dessiner un cadre scolaire, social, culturel où ces “acteurs de préventions” pourront s’épanouir et prendre la place qui leur revient.
Quelle action de prévention est concernée ?
Accrochage scolaire / bien-être à l’école :
inscrire les jeunes dans un processus d’interpellation et de mobilisation en leur proposant de devenir des “acteurs décisifs ayant un pouvoir décisionnel”*. Ils deviennent ainsi des acteurs de prévention pour leurs pairs plus jeunes et pour d’autres jeunes de leur âge.
*Diagnostic social 2020, Liège/Huy
Quelles sont les questions que cette expérience a fait surgir ?
Comment (ré)instaurer un dialogue constructif entre l’ensemble des intervenants (Enseignement, AJ, …) et les jeunes pour cerner au plus près les enjeux d’un environnement en perpétuel mutation.
Étant le produit d’un environnement qui nous construit et ne pouvant que constater la rapidité des changements, il est apparu essentiel que la parole des jeunes soit réellement prise en compte et qu’ils soient activement associés à tous les processus qui les concernent.
Comment avez-vous essayé de les résoudre ?
Nous avons donné la parole aux jeunes en adoptant un positionnement et une méthode de questionnement et de participation que nous avons élaborés pour faire émerger le sens de leur vécu. Issus de différents milieux, des jeunes de 3ème et 4ème secondaire se sont exprimés en partant de la question : “Quel sens ça a pour vous de vous lever le matin pour aller à l’école ?”.
Les nombreux constats issus des travaux ont été partagés avec les jeunes lors d’une rencontre ayant pour thème Jeunes Acteurs de Prévention entre AJ, Enseignement et Conseil de Prévention où les jeunes ont pu s’exprimer, interpeler et poser des pistes d’action. En outre, ces jeunes issus de milieux très divers ont pu se rencontrer, se parler, échanger et partager des constats qui se rejoignent très souvent alors que leurs vécus ne les prédestinaient pas particulièrement à se croiser.
Quels enseignements en tirez-vous pour la mise en œuvre de la politique de prévention ?
La maturité et la lucidité des propos des jeunes qui se sont exprimés posent un nombre considérable de questions qui n’ont, de mémoire, jamais été portées par des jeunes eux-mêmes. Les théories sur la construction et le développement psychosocial des enfants, petits ou grands, tapissent les murs des bibliothèques et ont fait l’objet d’un nombre incommensurable de recherches. Il en va de même pour d’autres domaines scientifiques qui ont interrogé les causes et effets de la précarité, de la reproduction sociale. Les jeunes nous parlent et nous interpellent comme aucun pédagogue, sociologue, anthropologue ou autre ne peut le faire. Ce ne sont pas des théories que les jeunes nous livrent mais bien du vécu riche et intense et qu’il nous appartient de prendre à sa juste et pleine mesure.
Autres éléments que vous souhaitez mettre en avant
Nous avons promis aux jeunes qu’ils seraient entendus en allant au-delà de leur avoir simplement prêté l’oreille. Les constats qu’ils font, par exemple, sur l’importance de la structuration d’un cadre qui fasse sens pour eux sont très interpellants et nous serions désireux de les partager avec vous.