Projet: « Deal 18-25 »

Porteurs: le CPAS de Bruxelles, le service de prévention de Bruxelles (Aide à la Jeunesse), le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) et RTA.

Présentation: Le projet peut presque se résumer par l’idée suivante.
Le CPAS octroie des droits mais n’entre pas toujours facilement en contact avec les jeunes bénéficiaires potentiels.
Les services de prévention agréés de l’aide à la jeunesse n’octroient pas de droits mais sont spécialisés dans la rencontre avec des jeunes vulnérables potentiellement bénéficiaires de soutien de la part du CPAS.
On peut donc émettre l’hypothèse que la collaboration entre ces deux types de services permettra de raccourcir le chemin, et donc le temps, entre les jeunes ayants droits et la réponse effective du CPAS.

Quel est le fait social concerné?

L’augmentation de la précarité chez les jeunes adultes (18-25 ans). Beaucoup de jeunes adultes vulnérables ne recourent pas aux possibilités d’aides offertes par le CPAS. Ces aides sont des droits. Le non-recours des jeunes à leurs droits est un facteur de précarité.

Quels sont les Groupes concernés?

  •  Les jeunes âgés entre 18 et 25 ans en situation de précarité
  • A la demande de certains services AMO partenaires, cette opération devrait également concerner des mineurs d’âge pour lesquels, soit le CPAS octroierait un aide avant que le jeune ne soit majeur, soit il anticiperait une procédure afin qu’elle soit applicable dès le premier jour de la majorité du jeune.

Quelle description de la problématique peut être faite?

A.
Le confinement lié à la crise Covid a durement frappé les 18-25 ans et mis en exergue l’augmentation de la précarité chez les jeunes. Au CPAS de Bruxelles, en décembre 2020, la catégorie des 18-24 ans constituait 38% des bénéficiaires du RIS/ERIS, soit une augmentation de 14%. A côté de cela, des services qui travaillent avec les jeunes font le constat que nombre d’entre eux auraient droit à l’aide sociale (ou une autre forme d’aide: stage first, emploi d’insertion (art. 60), …) mais n’entreprennent pas facilement de démarche pour ce faire.

Plusieurs facteurs sont mis en évidence.

  • La non connaissance: incompréhension de l’information, incompréhension des modalités concrètes menant à la demande (complexité des démarches), non connaissance de certaines procédures, …
  • La non demande, prise en compte des représentations sociales liées au CPAS: honte, sentiment d’humiliation, étiquetage, expérience négative, lourdeur administrative…
  • La non proposition: bien souvent ces jeunes, n’étant pas en contact avec le CPAS ne se voient rien proposer. Le CPAS entend mener une large action de prévention permettant aux jeunes d’être reconnus et soutenus. Particulièrement dans cette période de pandémie ou post-pandémie.
  • La difficulté à obtenir un rendez-vous: les CPAS sont bien souvent de grosses institutions avec qui il n’est pas facile d’entrer en contact. Au contraire des services de première ligne de type AMO.

 

«Deal Jeunes» est avant tout une initiative du CPAS de Bruxelles-ville, soutenue par le service RTA, le Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté et le Chargé de prévention de Bruxelles. Le projet consiste à mettre en œuvre une collaboration entre le CPAS (organisme octroyeur de droits sociaux pour les personnes) et les services de première ligne pour jeunes que sont notamment les services AMO et MADO situés sur le territoire de la Ville de Bruxelles.

De nombreux jeunes adultes restent sans aides appropriées au moment opportun et risquent dès lors de glisser vers des formes de désaffiliation sociale parfois sévères. Dans de telles situations, le jeune finit tout de même assez souvent par être aidé par le CPAS mais le travail de réaffiliation est d’autant plus difficile et laborieux qu’il a été entrepris avec retard. Il s’agit donc d’économiser des démarches de réaffiliation souvent très lourdes, chronophages pour les travailleurs sociaux et la plus part du temps onéreuses pour les deniers publics. Mais il s’agit aussi d’économiser de la souffrance sociale ressentie par les jeunes eux-mêmes.

Le CPAS a donc de très bonnes raisons de mettre en œuvre une stratégie efficace pour rencontrer ces jeunes adultes vulnérables le plus tôt possible.

  • Cela permet de mettre en œuvre une aide moins lourde et qui a beaucoup plus de chance de déboucher sur une réaffiliation rapide et réussie.
  • Cela économise de l’énergie et des moyens pour l’institution, énergie libérée qui permettra de poursuivre d’autres actions importantes.
  • Les personnes vulnérables seront plus épargnées de souffrances inutiles.

 

Pour rencontrer ces personnes plus rapidement et plus efficacement, le CPAS doit donc aller à leur rencontre. Pour ce faire il peut soit entreprendre diverses approches par lui-même, soit sous-traiter cette action auprès de spécialistes de la relation spontanée. C’est cette deuxième option qui est choisie, les « sous-traitants » étant donc les 5 services AMO actifs sur le territoire de la Ville de Bruxelles, la MADO-Nord et le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (Projet Educatif Particulier également actif sur le territoire bruxellois).

De leur côté, les services AMO, la MADO et le RWLP ont également de très bonnes raisons de répondre positivement à cette offre de collaboration.

  • Ils sont en relation régulières avec des jeunes qui entrent pleinement dans les conditions pour être aidés par le CPAS.
  • Ils peuvent informer ces jeunes de leurs droits mais ne peuvent les activer eux-mêmes. Cette activation serait ici facilitée.
  • L’un des constants récurrents relevés dans les diagnostics sociaux des services AMO est qu’il est difficile pour beaucoup de jeunes d’entrer en contact avec le CPAS. Grace à cette opération ce contact sera clairement facilité.

 

La manière concrète proposée dans cette opération est la suivante.

  1. Grace à son travail proactif au bénéfice des jeunes vulnérables, le service AMO, le RWLP ou la MADO est sollicité par un jeune. Le travail de débroussaillage de la situation fait apparaître qu’une intervention du CPAS pourrait être opportune.
  2. Le jeune marque clairement son accord: il souhaite une intervention du CPAS.
  3. Le service propose au jeune une rencontre avec le CPAS dans ses propres locaux ou dans un lieu qu’il investit régulièrement.
  4. Le CPAS est contacté et un membre de son équipe mobile (crée pour l’occasion) se déplace à l’endroit indiqué par le service pour rencontrer le jeune.
  5. La rencontre facilite la relation de confiance et permet éventuellement l’ouverture par le CPAS d’un dossier d’aide.

 

B.
Un projet plus ou moins analogue a été initié entre le CPAS d’Anderlecht, le Chargé de prévention et les 4 services AMO actifs sur le territoire d’Anderlecht.

Que cherche-t-on à prévenir?

Endiguer la précarité chez les jeunes adultes vulnérables en leur facilitant de manière concrète le recours à leurs droits (information, accompagnement, démarches administratives facilitées…).

Quel est le timing de l’action?

  • Décembre 2020 : une première réunion entre le CPAS, le RWLP, les services AMO, la MADO et le Chargé de Prévention définit les contours du projet et tente de relever les points susceptibles de poser problème.
  • Février 2021 : Le CPAS lance officiellement l’opération « Deal 18-25 ». Une équipe mobile du CPAS est mise à la disposition des jeunes et des services partenaires.
  • Mars-septembre 2021 : le déroulement du projet est ponctué par des rencontres régulières entre les protagonistes afin d’identifier des points d’attention particuliers.
  • Juin 2021 : des travailleurs du CPAS de Bruxelles présentent aux services agréés AJ leur mode d’intervention.
  • Septembre 2021 : les services agréés AJ présentent à des travailleurs leurs différents modes d’interventions auprès des jeunes.
  • A l’heure d’écrire ces lignes le projet est toujours en cours.

Quelle transformation sociale est souhaitée?

L’activation des droits du jeune adulte et un accompagnement du jeune dans la trajectoire de son projet mieux adaptés. Elargir et optimiser les collaborations entre acteurs.

Quels sont les acteurs mobilisés et quelles relations seront construites entre eux? Quels sont les apports et retours espérés pour chacun d’eux?

  • Le CPAS de Bruxelles
  • Le service de formation RTA
  • Le chargé de prévention de Bruxelles
  • Le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, service PEP agréé par l’aide à la jeunesse
  • Les services AMO actifs sur le territoire de Bruxelles : NOH-AMO ; Promo-Jeunes AMO ; Comète AMO ; le Service du Droit des Jeunes de Bruxelles ; le CARS

 

Pour les relations, les apports et les retours entre acteurs, voir “Quelle description de la problématique peut être faite?”.