Projet: travail social de rue en milieu rural

Porteur: AMO La Particule

Le travail social de rue en milieu rural, outre l’intérêt de réaliser des actions de prévention sociale directement dans les espaces de vie et de socialisation des jeunes, favorise l’accès des jeunes à l’AMO et permet l’émergence de demandes individuelles relevant de la prévention éducative.

Quel est le fait social concerné?

Les ados qui fréquentent le skate-park du village n’arrivent pas à s’intégrer dans leur environnement. Pointés du doigt par les riverains, leur image auprès du voisinage est assez négative et stéréotypée.

Ces jeunes souhaitent bénéficier autrement de cet espace de socialisation dédié à leur sport, qui a été leur seul refuge durant le confinement, et déconstruire les stéréotypes dont ils font l’objet.

Dans ce projet, nous visons les thématiques suivantes:

  • développement de l’autonomie par la mise en projets;
  • favoriser l’accès à un lieu de socialisation non-stigmatisant;
  • favoriser le bien-être et la mise en action des jeunes en les outillant pour travailler sur leur environnement.

Quels sont les Groupes concernés?

A priori, les jeunes pratiquant la trottinette/le skate dans les villages de la commune. Ces groupes s’attachent également à d’autres jeunes qui souhaitent s’intégrer dans les projets.

Quelle description de la problématique peut être faite?

Depuis plus d’un an de travail de rue au Skate Park, un lien de confiance s’est noué avec les jeunes à travers la réalisation de nombreux projets avec eux.

Leur première interpellation concernait les rapports entretenus avec le club de foot voisin et certains riverains qui n’ont pas vu d’un bon œil l’établissement du Skate Park à cet endroit. Des aménagements étaient souhaités de part et d’autre, afin de mieux délimiter les espaces et de développer leur identité propre. Les jeunes aimeraient également améliorer les relations qu’ils entretiennent avec les encadrants et affiliés du club, tout comme les voisins.

Un de leur souhait est également la création de nouveaux modules pour diversifier leur pratique sportive.

Les jeunes ont également dû s’adapter aux différents confinements et aux recommandations de rassemblements.

L’attrait pour la trottinette s’étant accentué avec les confinements, les jeunes plus aguerris ont entrepris de ‘coacher’ les novices afin de donner une autre image à la discipline. Cette étape a débouché sur un premier stage, ‘culture skate’ (carnaval 2021), qui a permis de créer de nouveaux liens avec ce public.

Nous les avons accompagnés dans leur rédaction de courrier à la commune afin de demander l’autorisation de réaliser les aménagements qu’ils souhaitent:

  • l’installation d’une clôture et d’une haie (permettant la création d’un espace indépendant du club de foot);
  • l’affichage d’une Charte expliquant la philosophie et le fonctionnement du lieu;
  • la création de casiers de rangement;
  • l’allongement des bases de réception;
  • la mise en place de nouveaux modules;
  • etc.

 

La plupart de ces demandes ont été entendue par la commune et nous avons pu les réaliser avec les jeunes lors d’un stage de réaménagement (Pâques 2021).

Afin de clôturer l’année en beauté, les jeunes ont souhaité visiter d’autres Skate Parks belges et rencontrer d’autres pratiquants de leur sport, ceci s’est concrétisé durant l’été via le projet ‘City Trott’’ (juillet 2021). Pendant plusieurs semaines, les jeunes se sont réunis chaque mardi pour mettre en place ce projet de semaine itinérante. Cela leur a permis de développer de nouvelles compétences organisationnelles, d’expérimenter la mobilité douce et de gagner en autonomie.

Lors de la reprise des ateliers avec les jeunes (septembre 2021), leur demande principale restait l’amélioration de leurs relations avec le club de foot. Nous avons donc à nouveau relayé leur parole auprès de la commune: échevine de la jeunesse, échevin des sports, président du club de foot, coordinateur de la Maison des Jeunes; pour tenter de trouver une issue favorable à cette situation.

Ce travail reste en cours à l’heure actuelle.

Que cherche-t-on à prévenir?

Nous cherchons à prévenir une fracture dans le tissu social des villages composant la commune et une dégradation des relations entre différents groupes identifiés: ados/riverains; skateurs/footballeurs; etc.

Nous visons donc la bonne intégration d’un groupe de jeunes au sein d’un espace public de la commune et leur capacité à se mobiliser et agir pour leur bien-être.

Quel est le timing de l’action?

Rythme de travail actuel:

  • la travailleuse sociale de rue de l’AMO est présente au Skate Park tous les mercredi après-midi, de manière à favoriser les rencontres et contacts informels;
  • cette intervenante anime un ‘atelier d’accompagnement des projets’ chaque semaine, dans les locaux de l’AMO ou de la Maison de Jeunes (selon la présence du partenaire dans les projets en cours);
  • ces projets se concrétisent la plupart du temps à travers des stages et activités réalisés durant les congés scolaires.

 

L’action de TSR étant basée sur la demande, nous n’avons pas planifié de timing spécifique et restons disponible pour continuer à soutenir cette mise en action des jeunes.

Quelle transformation sociale est souhaitée?

Les jeunes souhaitent apporter des aménagements au site, car des difficultés sont encore présentes avec le club de foot tout proche. Ils souhaitent donner une autre image à cet espace public et changer le regard de la population par rapport aux skateurs et trottiriders. Les jeunes sont acteurs de leurs demandes et des démarches à effectuer.

Nous souhaitons que les jeunes puissent gagner en autonomie dans la conduite de leurs projets. Cela tend à accroître leur bien-être et leur permettre de continuer à accéder à ce lieu de socialisation en toute sérénité.

Quels sont les acteurs mobilisés et quelles relations seront construites entre eux? Quels sont les apports et retours espérés pour chacun d’eux?

La Maison de Jeunes de la commune est un partenaire essentiel à cette action, car ils nous soutiennent dans la mise en place des stages et activités. Par ailleurs, l’articulation et la complémentarité des missions de l’AMO et de la MJ devrait permettre à terme de ‘passer le relais’ à ce partenaire lorsque les jeunes n’auront plus besoin de l’accompagnement spécialisé de l’AMO pour trouver une réponse à leurs besoins.

Autres éléments que vous souhaitez mettre en avant

Il faut noter que le travail social de rue en milieu rural, outre l’intérêt de réaliser des actions de prévention sociale directement dans les espaces de vie et de socialisation des jeunes, favorise l’accès des jeunes à l’AMO et permet l’émergence de demandes individuelles relevant de la prévention éducative.

Ce type de travail pointe la vulnérabilité des jeunes en termes de mobilité dans les zones rurales et villageoises, et questionne leurs possibilités d’accéder aux services d’information, d’accompagnement et de soutien présents dans les pôles plus urbanisés.

Pour nous, c’est l’occasion de souligner l’investissement conséquent -en termes de moyens humains et financiers- nécessaire à la réalisation de ce TSR en milieu rural sur toute la zone de travail d’une AMO, et de pointer la dépendance du service de l’obtention de fonds via des appels à projets et subventions facultatives pour le réaliser.

Nous souhaitons aussi interroger la mise en compétition des services pour l’obtention de ces précieuses ressources financières, y compris dans l’aspect inégalitaire de l’accès des jeunes aux différentes facettes du travail AMO.