Contributeur: AMO Agora Jeunes Comines

La question de l’accessibilité aux droits doit être centrale dans l’analyse de la politique de prévention.

Quelle question mériterait d’après vous un examen collectif dans le cadre des Assises de la prévention?

Le code définit la prévention comme “un ensemble d’actions, de type individuel et de type collectif, au bénéfice des jeunes vulnérables, de leur famille et de leurs familiers, qui favorise l’émancipation, l’autonomisation, la socialisation, la reconnaissance, la valorisation, la responsabilisation, la participation et l’acquisition ou la reprise de confiance en soi des jeunes, de leur famille et de leurs familiers en vue de réduire les risques de difficultés et les violences, visibles ou non, exercées à l’égard du jeune ou par le jeune”.

Le rôle des AMO est donc de travailler en partenariat avec les jeunes et les familles pour éviter le risque qu’ils ne (re)vivent dans le futur, proche ou lointain, des difficultés et des violences.

Dans la réalité, nous travaillons avec des familles et des jeunes qui ont pu être fragilisés et qui vivent des difficultés réelles et actuelles: des souffrances, de la violence, peuvent déjà faire partie de leur quotidien…

Comment, dès lors, ne pas dépasser le cadre de la prévention?
La priorité est-elle de prévenir de nouvelles exclusions ou de “traiter” celles déjà vécues par les familles et d’en “limiter les dégâts”?

Comment définir les limites de l’intervention?
Quelle collaboration avec les services est possible tout en préservant le secret professionnel?

Pourquoi cela vous apparaît-il nécessaire?

Il nous parait important de traiter cette question car les spécificités géographiques des services et leur accessibilité peuvent amener certaines AMO à devenir l’unique acteur de première ligne qui soit proche et accessible aux familles.

Vers qui et comment orienter les familles quand l’AMO est le seul service d’aide à la jeunesse implanté sur le territoire d’une commune?

De ce constat en découlent d’autres: un problème d’accessibilité aux autres services en raison de difficultés de mobilité et d’une faible offre en transports en communs disponibles, une absence d’antennes délocalisées des services, des listes d’attente importantes pour l’intervention d’un SAse par exemple, …

L’accompagnement des jeunes devrait se faire en réseau mais les services ne sont souvent pas accessibles physiquement pour le public. L’AMO est alors le dernier filet social et peu d’orientations sont possibles pour aider le jeune à avancer et s’émanciper.

Comment, dès lors, l’AMO peut-elle adopter une position claire et ne pas tomber dans le piège de vouloir pallier ces manques?

Quelles sont vos attentes par rapport à ce travail d’exploration?

Comment pallier le manque de services plus spécifiques dont les familles ont besoin en fonction de leur problématique?

Comment communiquer et être entendu auprès des autres services sur les limites de notre cadre de travail, sur nos missions?

Pouvoir échanger avec d’autres AMO rencontrant ce genre de problématique.

La question de l’accessibilité aux droits doit être centrale dans l’analyse de la politique de prévention.