Action: Travail de proximité

Porteur: AMO AMOSA

Nous trouvons qu’il serait intéressant de proposer un atelier lors des Assises qui permettrait aux travailleurs de terrain d’échanger sur le travail de proximité. Nous entamons ce travail sur notre division mais un échange à plus grande échelle pourrait être pertinent.

Quelle action de prévention est concernée?

Depuis plus de 20 ans, notre AMO couvre 4 communes et a toujours travaillé au plus proche du public. Au début, nous avons cherché des locaux dans chacune des entités pour proposer des permanences. Très vite, nous nous sommes aperçus qu’il était difficile d’être visible en dehors de notre siège social, personne ne venait à ces permanences.

D’autre part, nous proposions des activités collectives dans nos locaux, mais les problèmes d’isolement et de mobilité des familles nous poussaient à véhiculer les enfants pour qu’ils viennent aux activités.

Quelles sont les questions que cette expérience a fait surgir?

Suite à nos évaluations et aux constats de nos différents diagnostics sociaux, nous avons décidé de modifier notre fonctionnement.

Nous avons aidé les jeunes à trouver des activités collectives sur leur commune et les avons aidés à s’y intégrer.

Nous avons aussi cherché d’autres moyens pour rentrer en contact avec les jeunes. Nous avons proposé des actions de proximité dans les quartiers ou les lieux où se trouvaient les jeunes.

Comment avez-vous essayé de les résoudre?

Nous avons mis en place des ateliers vélos dans différents quartiers ou agora. Les jeunes ont vite accroché à ces ateliers. Ils nous rejoignent dès que nous arrivons sur les lieux. Nous leur proposons de réparer leur vélo ou un vélo que nous avons récupéré (actions Ipalle, dons…), des journées balades vélo. Ceci valorise les jeunes, les responsabilise et vise leur autonomie dans leurs déplacements. Sur une entité, à la demande des jeunes, nous nous y rendons en équipe mixte pour mener d’autres activités ludiques et créatives (foot, bricolages…). L’été, nous menons des actions de visibilité sur certains lieux stratégiques des différentes communes. Ces moments d’échanges permettent à certains enfants de trouver une oreille attentive pour accueillir le poids de leur vie.

Bien plus qu’un moyen de déplacement, les vélos sont utilisés comme des outils permettant de travailler un accompagnement socio-éducatif. Il est possible de décliner les activités en collectif ou en individuel, permettant d’aménager des espaces informels avec les jeunes. C’est un outil pédagogique accessible.

A la Maison pour tous à Ath, nous proposons des activités collectives aux enfants et ados en collaboration avec des habitants du quartier. Les enfants extérieurs au quartier sont aussi les bienvenus. Ces activités se déroulent durant les congés scolaires, et certains mercredis après-midi. A leur demande, nous les aidons à élaborer un mini-géant. Notre présence rend légitime notre posture éducative et amorce des discussions orientées sur leurs expériences, leurs craintes, leurs réussites ainsi que leurs projets.

Dans le cadre de l’école de devoirs de Leuze, nous proposons une permanence sociale qui permet à la coordinatrice de se consacrer au soutien scolaire des enfants sans pour autant négliger les besoins sociaux et d’écoute des enfants. Lors de ces permanences, nous recevons aussi bien les parents que les enfants. Cette permanence se tient une fois par mois le jeudi après l’école. Mais dernièrement, nous constatons que suite à une meilleure connaissance / confiance en notre service, les enfants sont de plus en plus demandeurs. Nous décidons donc d’augmenter notre présence.

Suite à divers constats montrant que les jeunes se rendaient dans les cafés, nous créons avec d’autres partenaires jeunesse, un local où ils peuvent venir sur le temps de midi. Ils peuvent y manger (faire leur croque, boire une soupe…), parfois des repas étaient organisés (avant le covid). Nous proposons aussi des thématiques à leur demande (infos, permis conduire, jeux, tournois…). Les jeunes nous connaissent et ont ainsi, la possibilité de nous parler de leur difficulté. Parfois de formuler une demande qui les concerne.

Nous sommes présents dans un village associatif “jeunesse” lors de certaines soirées ou organisations pour les jeunes. Nous pouvons proposer un lieu pour se poser ou une activité prétexte dans le but de nous rendre plus visible, plus proche et à l’écoute des jeunes. Si nécessaire, nous les orientons vers nos collègues. Rencontrer notre public dans ces contextes de fête nous amène à leur parler de prévention au sens large. A leur montrer que les adultes peuvent être attentifs à leurs préoccupations.

Quels enseignements en tirez-vous pour la mise en œuvre de la politique de prévention?

Toutes ces actions sont des outils pour améliorer notre visibilité afin de nous rendre plus accessible aux jeunes. D’entrer en contact avec eux et être à l’écoute de leurs éventuelles difficultés en phase avec les missions préventives de l’AMO.

En augmentant notre présence sur ces différents lieux stratégiques, nous constatons que les jeunes expriment plus facilement leurs besoins et leur demande vers un accompagnement plus individuel.

Voici le témoignage d’un jeune qui illustre nos propos: “AMOSA est un endroit où on peut vraiment être nous-même, où on peut dire ce que l’on pense sans être jugé. Il y a des éducs, ils sont jeunes mais un peu plus vieux que nous… Si tu cherches un job étudiant, si tu as besoin de te confier, etc. Moi, j’ai connu AMOSA à “la maison pour tous”, ils venaient faire les ateliers vélos, on a fait connaissance…Ils sont toujours positifs, de bonne humeur, ils nous boostent. Grâce à eux, je suis sorti de chez moi et j’ai même trouvé un job étudiant…”

Autres éléments que vous souhaitez mettre en avant

Nous pensons qu’il serait intéressant d’étendre l’article 18 de l’arrêté AMO au travail de proximité qui permettrait d’être plus accessible aux AMO qui ne font pas de travail de rue en tant que tel mais bien du travail de proximité dans les quartiers. Ce travail demande beaucoup de temps et du personnel supplémentaire permettrait de dédoubler les activités sur plusieurs quartiers sans déforcer les autres missions du service.

Nous trouvons qu’il serait intéressant de proposer un atelier lors des Assises qui permettrait aux travailleurs de terrain d’échanger sur le travail de proximité. Nous entamons ce travail sur notre division mais un échange à plus grande échelle pourrait être pertinent.