Marie Gérard et Aurore Dachy, ONE

Entretien 13

Pour des collaborations sans assimilation

M. Gérard et A. Dachy coordonnent respectivement l’accompagnement psycho-médico-social des futures mères et des enfants de 0 à 6 ans via l’action des PEP’s (Partenaire Enfants-Parents, ex-TMS), et le service SOS Enfants (agrément et suivi des équipes SOS-Enfants et des services d’accompagnement périnatal, et accompagnement des référents maltraitance) à l’ONE.

Ces deux catégories de services s’articulent sans lien de hiérarchie entre eux (les seconds étant en relais des premiers); toutes leurs actions ont une visée préventive, même si pour le travail des équipes SOS Enfants c’est beaucoup moins le cas.

Le point d’attention du travail des PEP’s et des consultations ONE se porte prioritairement sur la prévention et la santé, mais la thématique du bien-être de l’enfant implique une action globale, y compris dans ses dimensions sociales, en lien ou non avec l’aaj.

Le nouveau contrat de gestion réaffirme le caractère universel de l’action de l’Office; cela permet d’éviter la stigmatisation et ainsi d’être effectivement présents dans des situations où les difficultés sont peu visibles.

Certes, l’action ciblée sur les publics plus vulnérables (au nom de laquelle «on donne plus de temps aux situations qui en ont le plus besoin») y est également réaffirmée

Notamment, une priorité est donnée à l’action dans la durée, hors de laquelle peu de résultats peuvent être engrangés. Cela est permis par l’articulation des différents dispositifs: PEP’s et consultations; référents maltraitance; services d’accompagnement périnatal.

Les confinements ont aussi amené l’ONE à diversifier ses façons de rester en lien avec les familles, notamment via la mise en place de groupes de paroles en distanciel, ce qui a pour avantage d’attirer un public nouveau qui ne recourait pas à ses services auparavant.

Leur nouveau contrat de gestion conduit à envisager de meilleures articulations avec l’aaj, mais en évitant toute assimilation, ce qui n’empêche pas de rechercher un langage commun entre professionnels.

Ces articulations sont ou pourraient être notamment:

  • des projets avec des AMO à propos de la petite enfance;
  • le travail en réseau qui est une solution dans la lutte contre les inégalités, mais exige une grande clarté à l’égard des familles;
  • une participation aux conseils de prévention, avec la réserve qu’il y a trop de groupes qui mobilisent les agents (le travail en réseau est chronophage);
  • les SAP trouveraient très parlante l’approche de Robert Castel en matière de vulnérabilité et de désaffiliation;
  • tous les 5 ans, les PEPS font une analyse territoriale en termes de santé et de parentalité (notamment de la couverture en services) afin de développer des actions individuelles ou collectives adaptées aux besoins des familles; le lien avec les Diagnostics Sociaux pourrait être renforcé;
  • les deux interlocutrices sont persuadées de l’intérêt de concertations locales autour du protocole ONE/AAJ et du protocole SOS-Enfants/AJ, qu’il conviendrait de faire mieux vivre encore;
  • elles ont conscience que la maltraitance institutionnelle peut-être une conséquence de la surcharge des services et elles ont un rôle d’intermédiaire entre le terrain et l’administration de l’AJ;
  • les travailleurs de terrain ONE sont également conscients des contraintes et de la surcharge qui pèse sur les acteurs du secteur AJ et leur volonté n’est pas d’être dans l’opposition ou les frictions mais plutôt dans un soutien mutuel (y compris en passant par l’interpellation).