Cartographie des contributions reçues pour les Assises de la prévention

Dans cette analyse, nous dressons une cartographie des contributions qui ont été reçues via l’adresse créée à cet effet contributions@assisesdelaprevention.be.

Vous pouvez retrouver le résumé de chacune des contributions, numérotées, à l’article suivant: Résumés des contributions.

Pour rappel, cette récolte constitue la première étape d’un processus collectif qui se mènera de 2021 à 2023 : les Assises de la prévention.
On sait que le législateur a voulu donner en 2018 une importance et une ambition nouvelles à la prévention dans les missions de l’aide à la jeunesse. A cette fin, de nouveaux accents ont été donnés (l’importance de l’action dans le milieu ouvert, affirmée pour les AMO par exemple) ; des acteurs nouveaux ont été créés (chargés de prévention, conseils et collège de la prévention ; service général de la prévention) ; de nouvelles relations entre acteurs de secteurs différents et des pratiques transversales sont désormais requises à partir des territoires de vie.

La déclaration de politique de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2019-2024 prévoit en outre dans son chapitre 8 que le Gouvernement renforcera l’axe « prévention » de l’aide à la jeunesse.

La dynamique qui découle de ces décisions, pour produire les effets espérés, doit se construire dans la pratique, sur le terrain ; elle appelle à des expérimentations diverses, mais aussi à un partage d’expériences large et systématisé si l’on veut pouvoir conjuguer cohérence générale et respect des spécificités, notamment territoriales.
C’est ce processus de partage d’expériences et de construction collective des « arts de faire »¹ entre acteurs qui donnera ses assises à la nouvelle politique de prévention.

La visée des Assises repose sur l’analyse politique qui considère qu’un processus législatif qui s’implante pose des questions pratiques dont la résolution fait partie intégrante de cette implantation. Etudier les effets d’une implantation législative sur le terrain et les questions qu’elle pose est une manière incontournable d’augmenter l’expertise de l’action publique telle qu’elle contribue à soutenir les actions et leurs acteurs.

La première étape de l’étude a consisté à recueillir des contributions sur les actions de prévention menées dans le contexte de l’adoption du Code. Nous avons tenté de les cartographier comme suit.

Note 1: Par cette belle dénomination, Michel de Certeau évoque une « invention du quotidien » par les « opérations pratiques des usagers ».

Chapitre 1
Qui sont les contributeurs ?

La récolte s’est déroulée du 1 juillet au 30 novembre 2021.
64 contributions différentes ont été reçues.
Elles ont parfois plusieurs signataires (signalés en orange ; une vingtaine de contributeurs supplémentaires sont concernés).
9 contributions sont l’œuvre de collectifs (regroupant en l’occurrence au moins 80 signataires ; ces contributions où c’est un collectif qui s’exprime en tant que tel sont signalés en violet).

En termes d’identité des acteurs, nous avons la répartition suivante : 43 contributions sont issues d’AMO ; 5 de services non mandatés (PEP, Mado, services de parrainage) ; 4 contributions émanent de Conseils ou de service de la prévention. 8 acteurs appartiennent à d’autres livres du Code, 4 relèvent d’acteurs issus d’autres secteurs.
Notons d’emblée que le processus de récolte de contributions a été complété par un dispositif d’interviews ciblées, permettant une mobilisation de partenaires intrasectoriels et intersectoriels. Ces interviews ont fait l’objet d’une deuxième analyse.

En termes géographiques, tous les arrondissements sont représentés ; 7 contributeurs touchent toute la FWB ; 1 toute la RW².

Bruxelles 61 47 25 24 21 16 15 12 11 7 6 2 1
Liège 64 52 48 41 39 36 33 30 29 28 22 9 5
Verviers 64, 40, 38, 23, 18
Namur 57 56 55 53 37 19 3
Mons 62 26 17 14
BW 42 13
Charleroi 34 32 10
Huy 64, 8
Marche 58
Luxembourg 49 37
Tournai 63 60 46 45 43
FWB 59 44 35 31 27 20 4
RW 50

Note 2 : Les contributions ont été numérotées et sont présentées avec leur numéro sur le site (le numéro est interactif et vous renvoie vers la contribution complète).

Chapitre 2
Quelles sont les catégories de contributions proposées ?

L’appel à contributions invitait les acteurs à choisir une des trois portes d’entrée suivantes.

1 – Des descriptions d’expérimentation ou de mise en œuvre en cours et qui sont jugées porteuses d’enseignements

2 – Des questions à instruire que la pratique a fait surgir

3 – Des analyses évaluatives d’expérimentations ou de mises en œuvre

Chacune de ces trois catégories était déclinée en questions visant à soutenir la réflexion et la rédaction. Il s’agissait bien en l’occurrence de « portes d’entrée » ou de « points de vue » pour jeter un regard réflexif sur l’action. La première catégorie a ainsi souvent donné lieu à des questionnements conclusifs, la troisième étant par elle-même réflexive.

L’intérêt pour la tenue de débats collectifs et de partage d’expériences est patent dans la manière dont les contributions ont été rédigées.

1 - Des expérimentations jugées riches d’enseignements:
26 contributions

  • Nous nous sommes d’abord demandé sur quel(s) niveau(x) de pratique portait l’expérimentation relatée ?


Les cinq types de niveaux suivants sont dégagés (cliquez sur le niveau pour voir les contributions concernées)
 

48 Les difficultés liées à l’exercice de la parentalité

47 Favoriser la prise en compte de la parole des jeunes par les adultes à un niveau local

33 Les relations entre enfants à l’école primaire pour prévenir des comportements violents

30 Relations entre groupes de citoyens à propos d’un skate park

27 Apport des services de parrainage en termes de lutte contre l’isolement, multiplication des modèles d’identification, contre la répétition de comportements de violences subis par les jeunes

21 Expérience de participation à un dispositif d’équité pour des jeunes désaffiliés

19 Prise de parole des groupes de jeunes issus des milieux populaires dans un cadre non discriminant

17 Utilisation d’un jeune relais pour développer des projets avec un public populaire

15 Développement des petits enfants issus des familles précarisées

9 Discrimination des filles par rapport à l’espace public

2 Le sexisme dans l’espace public

28 Aider un SRG en fournissant des supports préventifs pour les jeunes qui doivent prendre leur autonomie

22 Agir sur le rapport des jeunes aux institutions

18 Expérience ASAS accrochage scolaire pour des jeunes fréquentant les écoles du nord de Verviers

8 La question de l’accrochage scolaire et l’analyse qu’en font les jeunes

64 Partenariat intersectoriel pour favoriser l’accès à la culture des jeunes vulnérables

36 Partenariat en faveur de l’autonomie et spécifiquement du logement

23 Sur la division de Verviers, les relations inter-institutionnelles en matière de logement

22 Le rapport aux institutions en général

10 Le rapport des jeunes aux institutions de l’aide à la jeunesse

52 Assurer un meilleur accès à des activités sportives

51 La violence que peut représenter un placement en aaj, mettant à l’épreuve le lien parents/enfants

37 Le secteur de la santé mentale et ses représentations négatives auprès des jeunes notamment

16 Agir pour diminuer le non recours aux droits sociaux dans le cadre du CPAS

58 Agir sur le coût du logement et l’exclusion des jeunes vulnérables

42 L’inégalité des chances dans l’enseignement, notamment par rapport aux dispositifs de remédiation ; la marchandisation de l’éducation

41 Création de logements de transition pour favoriser la prise d’autonomie

29 Création d’un Fonds de garantie locative pour favoriser l’accès au marché du logement

23 Création de logements de transition

13 Accès au marché du travail étudiant

3 Accès des 16-25 au logement

La moitié des actions décrites se situent au niveau des interactions entre groupes ou dans un établissement ; l’autre moitié tend à agir de manière plus structurelle.

On verra que cette distribution est confirmée par les contributions qui ont choisi une autre porte d’entrée.

  • Nous avons ensuite analysé les catégories de droits concernés par l’expérience décrite ; les domaines d’action sont

Deux d’entre elles les évoquent dans leur globalité.

28 Favoriser une meilleure connaissance des droits sociaux et économiques pour les jeunes d’un SRG dans le cadre de la transition vers l’âge adulte

16 Droits sociaux

Sept concernent le logement

58 Favoriser l’accès au logement, l’intégration et l’insertion des jeunes de 16 à 22 ans

41 Création de logements pour des jeunes jusqu’à 25 ans

36 Accès au logement en zone rurale (Hesbaye) et préparation à l’autonomie

29 Fonds de garantie locative pour faciliter l’accès rapide à un logement

23 favoriser l’accès au logement dans sa relation à la mise en autonomie

22 Street Challenge

3 projet Salto à Namur

Une le marché du travail

13 Accès au travail étudiant

Et une les conflits de territoires entre groupes sociaux

30 Eviter une fracture sociale dans un village à cause de la pratique du skate

Six descriptions  les évoquent dans leur globalité en mettant en avant le droit à l’expression, à la connaissance, à l’émancipation, l’accès à la santé mentale.

64 L’accès à la culture comme source d’émancipation

47 Le droit à l’expression

37 Le rapport au secteur de la santé mentale, les besoins des jeunes en la matière

22 Agir de manière ludique sur la connaissance des institutions par les jeunes et sur le rapport de ceux-ci à celles-là

21 Interpell’action : favoriser l’insertion sociale par la participation à un dispositif d’équité rassemblant des jeunes vulnérables, des experts du vécu, des académiques et des politiques

19 Le droit à l’expression et à la participation

Onze contributions concernent les droits éducatifs (parentalité, enseignement, activités éducatives).

52 Favoriser l’accès au sport

50 Prévenir la rupture de lien lors de placements

48 un réseau de soutien pour la parentalité

42 Assurer plus d’égalité dans l’enseignement via un site de tutorat

33 Prévenir les relations de violence à l’école primaire par un espace d’expression
qui permet notamment de vivre et partager les émotions

27 Prévention éducative des services de parrainage

18 Accrochage scolaire, construire une réponse concertée (un stage de 4 semaines)

17 Participation à des activités pour prévenir la petite délinquance et l’isolement

15 Augmenter les chances de développement des petits enfants dans des familles vulnérables

10 L’accès des jeunes au secteur aaj

8 La question du rapport à l’école selon le point de vue des jeunes

9 Les violences subies par les jeunes filles dans l’espace public de leurs quartiers

2 Les discriminations sexistes notamment dans l’espace public

2 - Des questions à instruire:
26 contributions

Cette porte d’entrée invitait les contributeurs à identifier une question ou une problématique que leur pratique avait fait surgir et qui mériterait d’après eux un examen collectif dans l’optique d’un développement de la politique de prévention.

62 Comment distinguer la prévention éducative et la prévention sociale ?
60 La prévention rencontre la question de la visibilité
57 Elargissement des pratiques en matière d’accès à l’avocat
56 Quelle prévention en SASE ?
55 La prévention de jeunes adolescentes enceintes (12-16)
54 La prévention des assuétudes est trop peu prise en compte, ainsi que les partenariats avec la promotion de la santé
53 Séparation de fratries suscitant des violences institutionnelles
44 Place du jeune dans les actions, articulation des préventions éducative et sociale ; facteurs favorisant l’impact ; diversification des équipes ; logique de l’appel à projets ; articulation à l’one
39 La question de la migration implique des alliances difficiles à construire
38 Construire des partenariats autour de l’article 3, notamment avec d’autres secteurs
26 Comment réduire la fracture numérique dans l’enseignement
25 Réduire la fracture numérique dans la relation à toutes les institutions
14 Quel est l’objet de la prévention ? Eviter des exclusions supplémentaires à des jeunes déjà victimes ?
11 Comment construire des partenariats ? Particulièrement en matière de décision et de relations entre partenaires inégaux ?
6 Le public avec lequel les AMO travaille est déjà loin dans la désaffiliation, au détriment du préventif

61 S’organiser au niveau du secteur et développer de nouvelles pratiques professionnelles par rapport à l’enjeu du logement
50 Nécessité de rencontres intersectorielles pour les Mena et ex-Mena

43 L’effectivité de la relation « ascendante » (AMO, conseil, collège) et l’intersectorialité ; les appels à projet et la multiplication des commissions sont des dimensions à interroger
35 Construire un partenariat d’évolution avec les politiques pour se doter d’une véritable politique de prévention
32 un manque de ressources structurelles pour soutenir une véritable priorité à la prévention compromet les visées du livre 1.
31 Se pencher sur les pratiques du secteur et leur manque de connaissances des besoins de l’enfant, ce qui peut produire de la maltraitance institutionnelle ; ne pas y réfléchir équivaut à un « sabotage » de ce qui se fait en amont de l’aide et de la protection.
20 L’adoption, en tant que mesure d’aide et de protection, est-elle une mesure préventive ?
12 Comment favoriser l’accès au logement  vu l’absence de réponses structurelles?
7 La relation entre les visées de la prévention et les moyens disponibles
4 La prévention sociale consiste-t-elle bien à agir sur les causes structurelles des inégalités ? De toutes les inégalités ? Implique-t-elle bien des alliances et la participation des premiers concernés ?
1 Il faut interroger le rapport entre la prévention et le modèle de société qu’on veut produire

Notons aussi que 17 questions posées touchent à une problématique intersectorielle, tandis que les relations intrasectorielles en matière de prévention sont évoquées dans 11 questions. Comme nous le verrons infra, les acteurs de la prévention définie dans le livre 1 ne se vivent pas comme isolés des autres.

3 - Des éléments d’évaluation d’actions terminées ou en cours:
12 contributions

Dans cette catégorie, les contributions font retour sur une action de prévention pour en proposer un ou des enseignements qui peuvent déjà s’en dégager.

  • Sur quel niveau de pratique porte l’expérience évaluée ?

Nous retrouvons ici le même constat que pour la première catégorie : le niveau plus « global » est bien présent.

63 Le travail de proximité pour favoriser les liens et l’expression de demandes
46 Transformation des actions collectives pour toucher davanatge de jeunes
27 L’apport des services de parrainage pour lutter contre l’isolement des parents et les soutenir dans l’exercice de leur parentalité

8 La question de l’accrochage scolaire analysée par les jeunes
5 Expériences de concertation locale dans 4 écoles liégeoises

59 Réflexions sur l’interpellation
49 Le rapport entre les bénéficiaires et les professionnels de l’aaj
43 Analyse des conditions de mise en œuvre de la nouvelle politique de prévention et du processus des assises
40 La question de la connaissance des AMO par les partenaires et les relations avec le SAJ en matière de prévention éducative
24 Les politiques de prévention en matière d’Evras ; critique des actions qui se réfèrent à une logique normative et des discours de consommation ; proposition d’une alternative ; une prévention insuffisante accroît la vulnérabilité, d’où la nécessité d’espaces d’échange sur le long terme.
10 Apporter un focus positif sur le secteur de l’aide à la jeunesse pour favoriser les demandes d’aide

34 le marché du travail pour les neet

  • Quelle catégorie de droits est concernée par l’expérience?

34 Favoriser l’accès à l’emploi dans le secteur de la défense nationale

24 Education affective et sexuelle

63 Grâce à la proximité, des demandes éducatives peuvent se formuler plus facilement
59 La participation des jeunes à l’analyse des problématiques
49 L’analyse par les bénéficiaires de l’aide apportée par les professionnels
46 L’accès aux services par une transformation des pratiques
40 La connaissance des AMO par les autres ; l’articulation aux SAJ
27 L’apport préventif des services de parrainage dans l’exercice de la parentalité
10 Favoriser les demandes d’aide éducative
8 Le rapport à un enseignement qui fasse sens
5 Concertation locale dans 4 écoles liégeoises

Chapitre 3
Quels rapports au Code sont révélés par les contributions ?

1 - La nature de la relation des acteurs au cadre législatif

Qu’il s’agisse de confirmation ou de recul réflexif, il peut être utile d’identifier le ou les élément(s) du Code qui a(ont) été mobilisé(s) par les contributions.

On voudra bien noter que l’ordre dans lequel ces éléments sont présentés ne correspond pas à quelque ordre d’importance que ce soit.

 

Il s’agit d’une des formes d’actions collectives que peut revêtir la prévention sociale ; elle est nommée à l’article 4 du Livre 1.

Cinq contributions l’évoquent directement.

59 Des alliances pour une plus forte interpellation
30 Interpellation des autorités communales
21 L’expérience d’interpell’action
9 La lutte contre le sexisme dans les quartiers populaires : quelle sensibilisation ?
4 La nécessité d’obtenir des victoires pour renforcer les coalitions, condition sine qua non de la transformation sociale

L’article 3 du Code évoque cette nécessité :
« Les actions de prévention s’inscrivent dans un territoire où elles sont articulées aux autres actions sociales existantes et résultent principalement du plan d’action triennal, élaboré sur la base d’un diagnostic social de la zone déterminée. »

Seize contributions portent sur cette nouvelle disposition introduite part le Code.

58 Exemples de partenariats pour favoriser l’autonomie des jeunes et l’accès au logement
56 Protocole aaj/Cpas
55 Recherche de partenariats pour aider les jeunes adolescentes enceintes
54 Recherche de partenariats structurels aaj/promotion de la santé
50 L’exemple des Mena
45 Selon les territoires des questions spécifiques peuvent se poser vu la faiblesse du réseau et le manque d’accessibilité de certains services, au détriment des droits
39 Les partenariats avec des acteurs à différents niveaux de pouvoir sur une question clivante comme la migration de transit
38 Les partenariats intersectoriels
37 Meilleur accès au champ de la santé mentale et meilleure articulation avec l’aide et la protection
36 Accès au logement et préparation à l’autonomie via une complémentarité des services
22 Meilleure connaissance du réseau psycho-social
18 Accrochage scolaire, construction d’une réponse concertée
16 Collaboration CPAS/AMO
11 Les partenariats équilibrés comment les construire ?
5 Partenariats aaj/enseignement
3 Travail de réseau pour agir sur le marché du logement

L’article 3 du livre 1 évoque les visées de la politique de prévention ; le livre 1 en définit les acteurs.

Treize contributions rappellent que l’effectivité d’une politique quelle qu’elle soit dépend de conditions qui sont identifiées ou pas, réunies ou non, mais qui doivent dans tous les cas être à disposition des acteurs.

63 L’importance des actions de proximité nécessite une extension de l’article 18
62 L’examen des projets en conseil
60 La visibilité est une condition de l’efficacité de la prévention
49 Quelques exigences qui peuvent être contre-productives
43 Il est nécessaire d’interroger les dispositifs prévus par le livre 1 pour rendre effective une politique de prévention
40 La connaissance et le respect du cadre AMO
35 La prise en compte de l’évolution des pratiques de prévention et l’analyse des ressources nécessaires pour y faire face
32 Manque de ressources ; des propositions concrètes sont avancées
31 L’aval de la prévention (l’aide et la protection) ont des répercussions sur l’amont (la prévention).
24 Education affective et sexuelle : de véritables espaces d’échange dans la durée
7 L’écart entre les ambitions de la prévention et les budgets
6 Les amo ne doivent-elles pas assumer de faire des choix en termes de publics ?
2 La prévention éducative ne doit-elle pas être un amont de la prévention sociale ?

C’est dans l’exposé des motifs que la dimension de lutte contre les inégalités est explicitement évoquée : 

« Les jeunes pourront désormais faire l’objet d’actions de prévention jusqu’à la veille de leur vingt-deux ans afin notamment de permettre d’accompagner les jeunes majeurs dans la transition vers l’autonomie et d’ainsi mieux lutter contre le risque accru de pauvreté chez les jeunes et contre la reproduction des inégalités sociales. »(lien réf.)

Cette visée est très présente dans les contributions puisque dix-neuf d’entre elles en font une référence structurante.

64 Réduire les inégalités en matière d’accès à la culture et offrir des occasions d’émancipation
61 Autonomie et logement
53 Violences invisibles dans les placements de fratries
52 En matière d’accès au sport
42 Inégalités face à l’apprentissage scolaire
41 Accès au logement comme clé de la prise d’autonomie
34 Agir sur l’accès à l’emploi
33 Diminuer les violences d’interactions entre enfants
30 Empêcher une fracture sociale dans le village
29 Aide à l’accès au logement par la création partenariale d’un fonds de garantie locative
27 via la prévention éducative des services de parrainage
26 réduire les inégalités dans l’enseignement à cause de la fracture numérique
25 Réduire les deux catégories d’inégalités face au numérique
23 Réduire les inégalités en matière de logement pour les jeunes confrontés à l’autonomie
22 Favoriser l’accès aux droits par l’information, notamment sur la sécurité sociale
15 Offrir des possibles éducatifs et sociaux via la psychomotricité
14 Avant tout éviter la cascade d’exclusions
13 Accès au travail étudiant
12 Accès au logement

 

L’exposé des motifs fait aussi une large place à l’enjeu de la participation et au développement d’occasions, pour les jeunes, de commencer à exercer des responsabilités :

« La prévention sociale vise également à mieux faire valoir les droits des jeunes, tout en renforçant leur insertion citoyenne et participative, en les mettant en situation de responsabilité. Ses modalités d’action sont essentiellement collectives. Elle intègre l’action sur les institutions et sur l’environnement du jeune ainsi que l’interpellation des autorités publiques, entre autres. »(lien réf.)

Ces précisions sont importantes par rapport au terme « responsabilisation » employé dans l’article 3  du livre 1 :

« La prévention est un ensemble d’actions, de type individuel et de type collectif, au bénéfice des jeunes vulnérables, de leur famille et de leurs familiers, qui favorise l’émancipation, l’autonomisation, la socialisation, la reconnaissance, la valorisation, la responsabilisation, la participation et l’acquisition ou la reprise de confiance en soi des jeunes, de leur famille et de leurs familiers en vue de réduire les risques de difficultés et les violences, visibles ou non, exercées à l’égard du jeune ou par le jeune. »

L’exposé des motifs permet de prendre toute la mesure de l’écart entre la politique de prévention et les orientations de l’État Social Actif : pour celles-ci, le jeune (tout comme les citoyen(ne)s) confronté à des difficultés, comme la non disposition d’un emploi) est réputé faire preuve d’irresponsabilité et d’insuffisamment d’activité « pour s’en sortir » ; il doit donc être « responsabilisé », avec menaces de sanctions à la clé. L’exposé des motifs pointe clairement une responsabilité partagée des autorités en la matière et une inégalité par rapport à la possibilité de « prendre ses responsabilités », contre laquelle il convient de lutter collectivement.

Onze contributions vont dans ce sens :

48 expériences de réseau de pairs dans le soutien à la parentalité
47 La participation et l’expression des jeunes, la construction d’une parole
46 Favoriser l’accès à l’aide par des Actions Collectives Délocalisées et Citoyennes(ACDC)
37 Mobilisation des jeunes en matière de santé mentale
21 Expérimentation d’un dispositif équitable
19 Participation des jeunes populaires par l’expression culturelle
17 Participation à des activités pour éviter l’isolement ou la petite délinquance : communication par un jeune relais
10 Le recours aux pairs pour l’action préventive
8 Favoriser l’analyse de l’accrochage scolaire par les jeunes eux-mêmes
2 La consultation des jeunes est-elle suffisante (versus leur participation à l‘action elle-même)
1 La prévention est liée à un modèle de société particulier et implique une logique spécifique (de propension)

Enfin, cinq contributions explorent la relation du livre 1 et des autres livres ou tentent d’en repérer des effets ou des besoins dans ceux-ci.

57 Présence des avocats en matière de droit des jeunes au SAJ
56 La prévention en Sase comme alternative au placement
53 Violences invisibles dans la placement de fratries
51 Eviter que le placement ne produise une rupture de lien
28 Aide préventive à des jeunes en SRG qui doivent prendre leur autonomie
20 Place du secteur de l’adoption dans l’aide et la protection de la jeunesse

2 - L’article du code ou l’élément du code qui est concerné

Chapitre 4
Quels sont les partenariats mobilisés ?

Ce schéma illustre clairement que les partenariats sont nombreux et systématiques, que ce soit au niveau intrasectoriel ou au niveau intersectoriel.

Chapitre 5
Des enseignements à pointer

Au-delà de cette cartographie, une analyse de contenu portant sur ces contributions déterminera des thématiques et questionnements qui seront débattus collectivement lors de la journée de lancement en 2022.

Ce travail collectif aura pour visée de déterminer les chantiers qui pourront être collectivement investis pour que la politique de prévention définie en 2018 puisse se développer à partir des recommandations que les participants aux chantiers pourront émettre.

Trois enseignements peuvent toutefois être tirés d’emblée du travail de cartographie que nous venons de réaliser.

  • Les niveaux d’action de la prévention promue par le livre 1


Alors que l’avis n°50, adopté en 2000 par le Conseil communautaire de l’aide à la jeunesse, tendait, dans la pratique, à faire considérer que la prévention dans l’aide à la jeunesse portait spécifiquement sur les violences d’interactions, qui relaient les violences de structure et poussent ainsi ceux qui en sont l’objet à retourner la violence contre eux-mêmes ou contre les autres, on voit ici que les actions de prévention entendent porter aussi sur les violences de structure en tant que telles. La contribution n° 4 est emblématique à ce sujet.

  • Le combat pour les droits


irrigue les actions qui ont été exposées. Nous pouvons noter ici que toutes les catégories de droits sont concernées, et pas seulement les droits socio-économiques – qui sont par ailleurs très présents dans les analyses des acteurs. On peut s’en réjouir.

Cette donnée s’inscrit en effet dans le raisonnement suivant : si les inégalités socio-économiques sont au principe de nombreuses violences subies, si elles peuvent compromettre le droit « d’être soi et d’avoir des droits », selon la formule d’Alain Touraine – et donc les droits éducatifs et culturels, l’enjeu d’être reconnu comme sujet de son existence – et d’être traité comme tel par les institutions, y compris de l’aide à la jeunesse – excède le domaine des droits socio-économiques.

Parallèlement, on doit soutenir que des difficultés socio-économiques ne se traduisent pas automatiquement en insuffisances éducatives.

  • Les données de l’action


La temporalité des actions évoquées dans les contributions est plutôt longue ; nous ne nous trouvons en rien dans une logique ponctuelle ni dans une logique programmatique de court terme.

Par ailleurs, la lecture des contributions ne peut que nous conduire à considérer que les concepts introduits par le livre 1 (fait social ; transformation sociale…) sont utilisés de manière opératoire par les contributeurs.